C'est vrai que ça peut paraître évident pour certains d'entre nous, mais d'autres peuvent n'en avoir jamais entendu parler. Reconstituer l'histoire du Lindon est une affaire délicate, car cette terre est évoquée par de nombreux auteurs de Fantasy (Tolkien, les frères Grimm, Asimov, et peut-être d'autres que je ne connais pas). Le problème, c'est que chacun rajoute des passages de son cru, mais que ça mène à des anachronismes et des contradictions entre les différentes histoires.
Le Lindon est une terre complètement à l'ouest de la Terre du Milieu, le continent principal du monde de Tolkien, dans une vaste région nommée Eriador, et séparée du reste de celle-ci par les Montagnes Bleues (Ered Luin). C'est le seul vestige de la terre de Beleriand, qui a entièrement disparu à la suite d'un déchaînement de pouvoir des Valar (les dieux) à la fin du premier âge. Cette terre est protégée par le Vala Ulmo (le dieu des mers), et séparée en deux parties par le golfe de Lhûn : le Forlindon (au nord) et le Harlindon (au sud). La ville principale du Lindon est depuis sa création les Havres Gris, construits avant même la venue des Noldor.
Le Beleriand était jusqu'à la fin du premier âge la seule terre habitée par les Elfes, et le Lindon était tout au long du premier et du deuxième âge le principal royaume des Noldor et des Teleri Sindar, les deux principales races d'elfes en Terre du Milieu. Le royaume était conjointement gouverné par Gil-Galad, seigneur des Elfes Noldor, et Cirdan le charpentier, seigneur Teleri. Ils reçurent tous deux un anneau de pouvoir, mais Cirdan, sentant le pouvoir de l'anneau elfique, préféra donner le sien à Gandalf, qui affectionnait tout particulièrement cette terre, et qu'il comptait parmi ses meilleurs amis.
Après la première attaque de Sauron au XVIIe siècle du deuxième âge, les colonies des Elfes en Eregion et dans les Falas furent détruites, et seuls subsistaient les guerriers d'Imladris, dans les Monts Brumeux, les elfes de Lothlorien, guidés par Galadriel et Celeborn, les Sylvains de la Forêt Noire, en Rhovanion, gouvernés par Oropher, et bien sûr le Lindon. C'était également une place forte du commerce entre les Elfes et les Hommes, tous deux passés maîtres dans l'art de la navigation, et qui échangeaient produits et idées entre la Terre du Milieu et l'île de Nûmenor avant sa submersion. Ce fut un des endroits où l'entente entre les Hommes et les Elfes fut aussi marquée, et le seigneur des Nûménoriens, Anarion, créa au XXe siècle la première colonie humaine en Eriador, Annûminas. Puis, après la chute des Nûménoriens, corrompus par Sauron, Elendil et ses deux fils, Anarion et Isildur, débarquèrent au Lindon et engagèrent une campagne contre Sauron, qui allait durer plus de quatre ans.
Au cours du combat, Elendil, Isildur et Gil-Galad furent tués, et Cirdan resta seul maître du Lindon, dont la partie nord était déjà inoccupée. Le commandement suprême des Elfes passa alors à Elrond, le hérault de Gil-Galad, et ainsi se termina le second âge. Les Elfes qui le voulurent partirent pour les terres éternelles de Valinor, à l'ouest, embarquant aux Havres Gris, et seuls restaient quelques elfes, poussés par leur rôle de protecteur de la Terre du Milieu. Pendant toute la durée du troisième âge, les elfes combattirent sans relâche les forces des ténèbres, malgré les souffrances qu'ils devaient endurer et le mépris des Hommes, qui, à l'inverse des Elfes, étaient en plein essor.
Lors de la guerre de l'anneau, qui ponctua le troisième âge, les elfes eurent à se battre à nouveau, notamment en Lothlorien, au pays de Daîn et en Forêt Noire.
Le troisième âge étant achevé, Sauron détruit, et leur rôle de gardiens entièrement terminé, les Elfes quittèrent alors définitivement la Terre du milieu sur leurs navires blancs et attinrent les rivages de Valinor et de Tol Eressëa. Le dernier des elfes à partir fut donc le seigneur des Havres Gris, Cirdan, le maître du Lindon.
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